vendredi 28 novembre 2008

Nos rivières délaissées de Vendée

En visionnant une vidéo il y a quelques jours, j'ai rencontré un personnage hors du commun. Cet homme m'a fait réfléchir dans mon approche de la pêche et de la nature en général.
Ce passionné, Patrick Lamaison décrit son amour pour sa rivière l'Adour. Sa rivière est toute sa vie. Ce document est une leçon de vie, le personnage est touchant et possède une approche inaliénable de la pêche et de la nature qui l'entoure. Je ne vous en dis pas plus car je ne saurais pas le faire mieux que lui et vous laisse le découvrir: vous pourrez visionner ces deux documents sur Dailymotion:
"Mon amour, l'adour"
"Comme un poisson dans l'eau"
Parce que j'éprouve beaucoup de respect pour ce grand monsieur, je voudrais sans aucune prétention lui rendre hommage à travers cet article :


Dans ses yeux, on retrouve le respect et l'amour du poisson pêché

Nous avons tous à proximité de chez nous une petite rivière de petite à moyenne taille. Souvent inexploitée par les pêcheurs, elle l'est encore plus délaissée par les carpistes. Bien évidemment, j'en fais partie.

Notre département de la Vendée est reconnu en France pour sa richesse halieutique.
La première richesse piscicole vendéenne vient des nombreux lacs de barrage construits pour la distribution d'eau potable de 1960 à 2000. Pour la pêche de la carpe, Mervent, le Jaunay, Apremont, la Bultière, le Marillet, Rochereau, Moulin-Papon sont désormais des sites incontournables. Une autre particularité, la plupart des communes possèdent un ou plusieurs étangs gérés par l'association locale de pêche. Plus accessibles, ces petits étangs permettent à une seconde catégorie de pêcheurs souvent occasionnels de pouvoir pratiquer leur loisir à moindre coût. Pour la pêche de nos cyprins, il existe principalement trois privés qui se partagent le marché: la Tricherie, Le domaine de la Malonne et le parc Soubise. J'ai une petite préférence pour le dernier pour son cheptel et la beauté des lieux.


la Sèvre Nantaise

Enfin, la Vendée recèle de nombreuses rivières qui alimentent les lacs de barrage: la sèvre Niortaise, la Sèvre nantaise, la Vendée, leLay, la Vie.

La dernière citée est celle que je connais le mieux. La Vie se trouve dans l'ouest de la Vendée. Ce cours d'eau long de 62,2 km prend sa source aux environs de Belleville sur Vie et vient se jeter dans l'océan au niveau de St Gilles sur Vie. La partie qui nous intéresse se situe entre le barrage des vallées et le lac de barrage d'Apremont. D'une largeur moyenne de dix à vingt mètres, le débit est assez faible permettant une pêche aisée en dehors des période de crue. Cette rivière devient d'année en année de plus en plus encombrée, les tempêtes successives laissant derrière elles d'innombrables branches et arbres entiers s'accaparer du lit.


coin magique de la Vie

Sur certains biefs, il en devient même très critique de circuler en barque. Les bordures souvent inaccessibles rendent cette rivière difficile d'accès. Seuls quelques passages en guise d'abreuvoir à vache permettent d'accoster et de pêcher avec le minimum de confort. Il est fini le temps ou les riverains entretenaient les berges de leurs terrains. Ces anciens qui avaient pour la rivière une estime considérable ne sont maintenant plus là pour l'entretenir. Les nouveaux riverains à 90% du monde agricole ne prennent plus le temps de s'en occuper. Je ne leur jette en aucun cas la pierre, car le rythme de vie a considérablement changé et les centres d'intérêts guidés par le peu de temps qui leur reste sont du même coup différents de leurs pères.

Malgré tout, la rivière devient de plus en plus sauvage et de plus en plus mystérieuse par la même occasion. La pêche n'en reste pas moins plus attrayante. La faune est omniprésente sur le secteur. Attention tout de même aux nombreux ragondins qui ont colonisé de façon massive les bordures du lieu.


Côté pêche, la Vie comprend un cheptel assez bien représenté en carpes suivant les biefs avec des poids variants de 3 à une dizaine de kilos. Ne vous attendez pas à sortir des bœufs, car même si les plus gros sujets doivent approcher les quinze kilos, les sortir de leur habitat si encombré relève de l'exploit. Ici, la pêche prend toute sa dimension dans la sportivité des combats, la faune environnante et la tranquillité des lieux. Malgré une pression de pêche quasi inexistante, la pêche est assez difficile. Une bonne majorité du cheptel est composée de communes longilignes qui circulent sur la longueur du bief. Pour les intercepter, il vaut mieux préparer son coup en avance en amorçant à la graine et incorporer petit à petit les bouillettes.
Sortir un poisson vierge de tout contact humain donne un plaisir immense à qui sait encore l'apprécier. Le dernier tiers, les miroires se retrouvent sur des secteurs bien définis. Les carpes répondent bien aux billes. Attention tout de même aux écrevisses et poissons chats qui dévorent en peu de temps nos appâts.


Comme il n'existe pas de secteur de nuit, la pêche de journée reste évidente. La pêche se fait souvent sur les bordures même si le lit nous a offert quelques départs. N'hésitez pas à pêcher très proche des obstacles si possible. les nénuphars restent aussi un aimant à carpe.
Un corps de ligne en nylon 40% est nécessaire, les bas de lignes en fluro sont à proscrire, la tresse utilisant ici toute ses qualités. Pêcher avec deux cannes courtes suffit amplement et permet surtout d'avoir assez d'accès pour travailler le poisson et l'épuiser. Les départs sont d'une rare violence: pas besoin d'indicateur de touche à revenir car les poissons se réfugient directement vers la berge. Un conseil: rester au cul des cannes, frein fermé, ferrer le poisson dès la touche et bloquer celui ci avant qu'il rejoigne l'obstacle le plus proche.

Nous avons perdu beaucoup de poissons lors des combats: dans cette rivière, en perdre fait partie du jeu, d'ailleurs vous en perdrez plus que vous en sortirez. Mais pour chaque combat gagné, l'admiration et l'estime du perdant est encore plus savoureuse même pour les poissons les plus modestes.



On peut espérer toucher deux trois poissons dans la journée mais les capots sont aussi fréquents sur la Vie. Je me souviens d'une soirée en compagnie de Matthieu où en quatre heures de pêche à peine, nous réussîmes à sortir six poissons sur huit départs avec à la clef une belle commune de 11.5 kg. Mémorable!! Ce jour là d'ailleurs, je perds un poisson qui m'entraîna vers la casse avec une telle violence qu'il est impensable et indiscutable de la présence de beaux sujets sur ce bief.



Avec Matthieu, pêcher la rivière nous permet d'oxygéner notre saison de pêche. La recherche des boeufs est mise de côté et seul le plaisir des combats compte dans cette approche. La Vie n'a rien d'extraordinaire. elle est délaissée comme la plupart de ces voisines de Vendée. La redécouvrir donne une joie immense à ceux qui savent l'apprécier. J'espère vous avoir donné un soupçon d'envie de redécouvrir le joyau qui coule à proximité de chez vous.


perle de la Vie

mercredi 17 septembre 2008

En aparté.

La pêche de la carpe a ce pouvoir de nous transmettre des émotions fortes: elle peut nous emmener dans un sentiment de puissance comme dans le doute ou la frustration la plus complète.

Après une session réussie, une simple pêche peut nous rendre euphorique avec, au fond de nous, la certitude que nous pêchions au plus juste. A ce moment précis, plus rien peut nous arrêter: notre technique, nos appâts ainsi que les spots choisis sont alors, à nos yeux, les meilleurs du plan d'eau. Aussi, l'admiration que peut susciter le regard des néophytes sur le défilé de carpes avantageusement photographiées amplifie notre sentiment de supériorité halieutique.


Aussi une semaine plus tard, nous revenons au même emplacement, en utilisant la même technique afin de concrétiser l'exploit et transformer ainsi "l'extra" en "ordinaire". Et là, ohhh surprise, les détecteurs restent muets. Que s'est il passé? Les appâts étaient pourtant pêchables, le vent en notre faveur, les températures régulières, les hameçons affutés et la pression de pêche plutôt modérée. Après maintes remises en cause, il advient que nous ne contrôlons uniquement que certains paramètres de la pêche. Pourquoi l'euphorie de la semaine dernière n'est pas réitérée? La lune, le Ph de l'eau, le changement de nourriture naturelle? A part certains pêcheurs scientifiques qui trouvent toujours une justification à leurs échecs, moi je n'y arrive pas. Sachez seulement que ces pêcheurs là devraient plutôt anticiper que d'analyser les capots successifs.

Cette année, en Vendée et d'ailleurs sur l'ensemble du grand ouest, la pêche de la carpe se trouve très difficile. Les raisons, je ne les connais pas. Il semblerait qu'il y ait eu trop de pluie en début d'année. Ensuite, a priori, les mois de mai et juin ont été entrecoupés par des chutes de températures, ce qui empêche une fraye réussie de nos cyprins. Les poissons se trouvant avec oeufs et laitances ont l'appétit coupé. Fut suivi un été maussade quand pratiquement aucune journée n'a été épargnée par la pluie; même si la température de l'eau a baissé, les poissons ne se sont pas alimentés plus qu'un été chaud. Encore, la nourriture naturelle a été plus abondante que les autres années; la prolifération des vers de vase en sont l'exemple même. Enfin, pas de bol cette année, nous avons treize lunes dans le calendrier. Au dire des anciens, une année comme celle ci n'est pas fructueuse pour la pêche. Le moral de l'ensemble des pêcheurs est au plus bas et ça se vérifie quant à la désertion des secteurs de nuits très fréquentés habituellement.


La dernière émotion forte que procure la traque de la carpe est la frustration: Nous avons tous vécu ce sentiment en revenant d'une session.
Matthieu et moi n'avons que très peu de temps pour pêcher dans l'année, notre emploi du temps étant déjà très chargé. Il est important pour nous de mettre le maximum de moyens pour réussir ce peu de temps de pêche. Et pourtant, les résultats ne répondent pas toujours à l'engagement et la préparation de la session. A part les incertitudes de la pêche, d'autres facteurs inattendus peuvent jouer sur notre moral:

- Deux jours de roulage de bouillettes puis deux semaines d'amorçage: arrivé sur les lieux, le poste convoité est occupé par des crabes qui avaient remarqué notre manège: colère.

- Autre exemple, nous avons réservé dernièrement un poste pour quatre jours dans un privé. La Vendée ne possédant que très peu de grosses mémères, nous décidons de pêcher un lac du centre de la France. Même si la pêche des gros poissons n'est pas notre quête ultime, en toucher quelques un dans l'année fait du bien. Sur ce lac, un poisson sur trois dépasse les quinze kilos. . La pêche commence et les départs s'enchainent. Au total nous sortiront 15 poissons sans passer une fois la barre des quinze: Une chance sur 54 de tomber sur cette combinaison: frustration.

Aussi, la dernière nuit, deux pêcheurs rejoignent le poste d'à côté, lancent ou la ligne veut bien aller et amorcent copieusement avec un sac de 25kg de bouillettes jaunes type décathlon. Vingt minutes plus tard, ils sortent un poisson de 19 kg devant nos yeux exténués.

Relativisons:
Ces deux dernières émotions, je les ai vécu intensément dans chacun des cas et je suis sûr de les revivre dans les prochaines sessions. Les doutes seront omniprésents. La frustration surviendra et cassera des semaines de préparation. "Tu n'as qu'a en faire moins et tu ne seras pas déçu" me lance ma femme. Elle a raison mais si j'en fais moins alors le doute m'envahira de plus bel. Alors que faire??? la réponse est simple: continuons de rêver: n'est ce pas le rêve de la prise d'un poisson extraordinaire qui nous permet de surmonter les échecs et avancer? Un jour, ce sera mon tour. Et comme le dit si bien la française des jeu: "100% des gagnants ont tenté leur chance"

jeudi 22 mai 2008

Session solo sur un lac de Vendée.



Depuis le mois de Février, je n'ai guère eu le temps de m'adonner à ma passion favorite.

Et pour cause... je viens d'avoir un petit gars.

Clément est né le 20/03/08 : le jour du printemps et surtout... du signe astrologique du poisson!

Si ce n'est pas un signe ça ? Bon, je ne vais pas commencer à lui bourrer le mou mais je vous promet de faire le nécessaire pour lui transmettre ma passion. Pour l'instant, il occupe pas mal de mon temps, et le temps qu'il me reste, je m'organise pour aller au bord de l'eau.



Depuis sa naissance, nous avons fait, avec Matthieu, trois sessions de pêche :
  1. Le deuxième week-end d'Avril, nous avons commencé par une pêche "éclaire" d'une nuit sur le barrage d'Apremont qui s'est soldée par la prise d'une belle commune de 12 kg. Effectivement, 1 poisson, ça peut paraître ridicule mais nos malheureux voisins en étaient déjà à leur cinquième nuit consécutive sans la moindre touche !
  2. Le 18/04/08, nous voilà partis en Bretagne sur le lac de Ploërmel pour une pêche de 72h00. Arrivés sur le poste aux environs de 20h00 ; il pleut et vente avec quelques rafales annoncées à plus de soixante km/h. Rien de dramatique c'est vrai, mais ce n'est pas franchement agréable. Jusqu'au lendemain 20h00, nous n'aurons pas une minute de répit : vent et pluie sans arrêt ! Côté pêche, nous ne sommes pas plus rassurés. La pluie et les températures froides ne doivent pas mettre en bouche nos dames favorites. Effectivement, nous n'en verrons pas une seule du week-end. Les seuls départs que nous ayons eu furent le seul travail de "Germain le ragondin" qui coupa net quatre lignes . A noter : nous pêchions à près de 250 m et les fils venaient tout juste d'être changés... Imaginez les dégâts et la frustration !
  3. Fin avril, nous opérons sur une pêche de soirée sur le barrage de Moulin Papon. Comme le lac n'est pas à plus de 10 min de mon travail, j'ai amorcé la veille les postes concernés. En quatre heures de pêche seulement, nous réalisons 5 départs, dont trois poissons qui arriveront jusque dans l'épuisette. D'ailleurs, vous ne verrez pas la photo du plus gros poisson, à savoir une commune de 12 kg qui nous a, littéralement, "abandonné" en s'enfuyant du tapis de réception lors de la séance photo ! Nous ne sommes pas fiers...


Et voila, nous arrivons maintenant dans la période de mes congés paternité. Quelle belle évolution pour nous, pères pêcheurs, qui pouvons profiter de pêcher tranquillement alors que tous les autres bossent! Bien sûr, comme se plait à me le rappeler ma petite femme, ce n'est évidemment pas là, la fonction première de ce congé mais n'empêche que... ça aide !!

Avec le week-end de la pentecôte, synonyme aussi d'ouverture de la pêche du carnassier en Vendée, je décide de pêcher un plan d'eau public assez sauvage que très peu de carpistes fréquentent.

D'une large superficie, je décide de pêcher en queue du lac car les carpes sont en plein fraye. Je sais que cette eau est difficile à pêcher habituellement et vue la période, ce n'est pas gagné. De plus, un passage furtif sur un lac de barrage voisin m'annonce un capot de cinq nuits alors que le poste est bon durant cette période. Pour la première nuit, Matthieu a réussi à m'accompagner alors qu'il se rend à un séminaire à Lyon le lendemain midi.



Nous arrivons sur le poste vers 12h00. Les cannes sont rapidement posées et à 16h00, nous sommes fin prêts. Il fait un temps orageux qui perdurera pendant les deux autres prochains jours. L'eau est très chaude, aux alentours des 22°C en surface. Des brèmes et gardons sont en train de frayer dans les herbiers et me rassurent dans le choix du poste. Nous pêchons principalement les bordures de la berge d'en face et la proximité d'arbres immergés. Grâce à la morphologie du poste, nous pouvons occuper près de 250 m de largeur sans gêner les autres pêcheurs du lac.

20h00 départ timide sur une canne placée à 2.5 m de profondeur à l'entrée d'une anse. C'est à mon tour de ferrer. L'utilisation du bateau n'est pas possible et je n'hésite pas une seconde à aller dans l'eau pour combattre le poisson. C'est une belle miroire de 10 kg qui rentre dans l'épuisette.
Heureux et confiants pour la suite de la session, le reste de notre soirée sera néanmoins très calme.


Le matin, Matthieu est obligé de partir très tôt pour ne pas rater son avion. A peine cinq minutes que je suis seul, qu'un départ retentit sur une ligne de bordure. Un beau petit mâle de 6 kg me réalise un beau combat. A peine glissé dans l'épuisette qu'un détecteur hurle sur la berge. Merde!!!! Je relâche immédiatement mon ôte et rejoins en catastrophe la berge. J'empoigne la canne. La carpe est souchée dans un arbre immergé. après quelque secondes de patience, celle ci arrive enfin à se libérer et c'est un petit mâle commune de 4.5 kg. Je n'ai pas le temps de replacer les lignes qu'un troisième départ me renvoie au dessus de l'eau. Malheureusement, je serai contraint de casser la ligne car je n'arriverai pas à la sortir des souches. Trois départs en une demi heure je suis satisfait même si c'est du petit poisson.
Le reste de la matinée sera chaude et ensoleillée mais sans poissons. Pendant le repas de midi, je ferai une rencontre peu ordinaire avec une martre qui passera devant moi à moins de deux
mètres. Il est très rare d'en apercevoir en pleine journée. Quelle chance!
La soirée s'annonce et l'activité reprend au bord de l'eau. Le poisson blanc continue de frayer, et les grenouilles accompagnées de canards colverts orchestrent une symphonie non mélodieuse. Vers 20h15, je sors une petite commune de 6 kg qui confirme les passages à heures régulières des poissons sur le poste.


A 2h00 du matin, un départ se produit sur la ligne à l'entrée de l'anse. Le poisson a l'air plus lourd que les premiers et c'est avec un taux d'adrénaline important que je combat le poisson du bateau. Au bout de quinze minutes de combats tout en puissance, la carpe se rend et rentre dans l'épuisette. Une belle miroire se dessine au fond de filet. Le peson indiquera 14 kg pour cette combattante que n'avait pas fini de frayer.


"Travailler un poisson en bateau la nuit permet de diminuer le taux de perte de poisson si quelques règles sont respectées. Il faut pour chaque canne définir un passage du bateau sans conséquence sur les autres lignes en place mais surtout d' assimiler la zone de combat: pour cela il faut connaitre par cœur la distance du poste, le passage du bateau pour atteindre cette zone, et discerner les différents pièges (souche rochers arbre immergés, herbiers...) Il faut aussi se rappeler de la position des autres lignes qui sont souvent facteurs de décrochage ou de fils enmellés dans l'hélice. Aussi, nous mettons pratiquement des back leads sur toutes les cannes. Comme nous ne pêchons que rarement des postes très accessibles, nous plaçons une lampe en face de l'amarrage du bateau. Nous n'avons rien inventé mais le fait de respecter ces règles nous a permis maintes fois d'échapper à la frustration."


Au petit matin vers 8h00, à l'heure tant attendu du premier passage de la journée, une belle petite boule miroire de 7.5 kg pointe timidement sa nageoire avec une touche à revenir. Elle égalise parfaitement le nombre de départ entre les deux sortes de bouillettes avec las quelles je pêche: mixe amélioré de la marque Mainline pour une et Big Carp pour la deuxième.


Après une matinée chaude et pluvieuse, la fin de l'après midi sera plus ensoleillé mais l'activité dans les herbiers a disparu. La nuit sera beaucoup plus calme que les deux précédentes. Pas de grenouilles, de canards, de chants d'oiseaux! Même les insectes ont désertés mon abri qu'ils occupaient depuis deux jours. Le plan d'eau est calme, très calme même trop calme. Pourtant vers 5h00 du matin, le bruit d'un détecteur réussi à me sortir du sommeil profond pour une mini carpe de 3kg. Ce plan d'eau est pourtant bien peuplée en beaux poissons mais ce seront les plus modestes qui sauveront la pêche.
Je ferai encore deux autres départs dans le début de matinée avec à la clef deux casses dans des grosses branches immergées.


Avec dix départs et sept poissons à l'arrivée dont un joli de 14kg, cette session m'aura offert ce que je venais chercher: des paysages magnifiques, une faune sauvage et une montée d'adrénaline sur un poisson même si modeste soit-il qui m'a livré un combat digne de sa grande sœur. La session terminée, j'ai hâte de retrouver ma femme et mon fils qui sans le savoir vient déjà de m'offrir un beau cadeau: les congés paternités.

samedi 10 mai 2008

rencontre du collectif carpe 85

La fédération de pêche de Vendée comporte plusieurs associations dont celle du collectif carpe ayant pour mission de promouvoir notre pêche dans le département. c'est dans ce but précis que les membres du groupe ont organisé un enduro gratuit et ouvert à tous les carpistes courageux d'affronter le froid du mois de février sur les abords d'un lac interdit à la PDN dans le 85.

Le dernier weekend de février étant retenu,c'est le barrage de la Vouraie qui a le privilège d'accueillir pour une première fois quelques quinzaine d'équipes lors de cette manifestation.
Le choix des postes reste libre et ce n'est sans grande surprise que nous apprenons à notre arrivée que plusieurs équipes sont déjà en place depuis la veille au soir. Certaines équipes aussi ont amorcées leur coup en avance pour améliorer leur chance de prendre du poisson (ça c'est pas fairplay).



Nous pensons que le soleil et la chaleur annoncés pour ces 2 jours devraient faire descendre le poisson là où l'eau se réchauffe le plus vite. c'est à dire en eau peu profonde.Notre choix se porte donc en queue de lac sur un poste que nous avons déjà observé cet été(voir article précédent). Ce poste est de plus assez accessible en voiture, accommodation indispensable pour ce weekend-end car il faut que je puisse rejoindre ma femme rapidement si un heureux évènement viendrait court-circuiter la pêche. Matthieu part en bateau alors que j'emmène ma voiture proche du lieu. Il faudra plus d'une demi heure pour que matt arrive à destination. D'ailleurs celle ci a changé à la dernière minute car une équipe est déjà en place sur le poste que nous voulions aborder. Nous nous poserons seulement à une centaine de mètres d'eux pour ainsi pêcher en face d'une petite couarde.

9h00 Le départ de la rencontre étant à 12h00, nous prenons notre temps de bien sonder la partie du lac qui nous est offert. L'eau est à 8°C. Nous déposons la moitié des lignes sur la bordure d'en face et l'autre aux abords de l'ancien lit à 7 m de profondeur.
L'amorçage est réduit à quelques pellets de 8mm accompagnés de bouillettes émiettées de bonne constitution.



Il fait très chaud et c'est en tee-shirt que nous aborderons l'après midi. Après le repas, nous commençons une discussion entre passionnés avec nos voisins quand j'entends au loin un bruit suspect. je décide d'abandonner la discussion pour me rapprocher de mes cannes. Un détecteur est en train de hurler à mort et je pique un sprint de plus de 100m pour enfin ferrer le premier poisson. Le combat se continue en bateau et c'est après plus de 15 min que la belle décide de se rendre. Un poisson magnifique, tout en puissance de 9 kg.
Nous sommes super heureux car vu la saison et le cheptel de ce lac, nous pensions avoir plus de chances de faire un capot que le contraire. Et bien non!!!!

15h00 Nous sommes encore en train de discuter avec nos voisins. Un léger bip se fait entendre suivi d'un deuxième puis d'un troisième. Une fois arrivé essouflé au poste, un indicateur est complètement descendu. Matthieu prend la canne, et commence à reprendre du fil:
"il n'y a rien"
"Ah si mais ça vraiment pas l'air d'être lourd; peut être une brème" me lance t'il.
La dernière fois qu'il m'a parlé d'une brême, c'était une carpe de + 18 kg au bout de la ligne.
A quelques vingtaine de mètres de la bordure, nous n'imaginons toujours pas la corpulence de la bête qui rentre dans l'épuisette sans broncher. verdict une belle boule de 15.100 kg. Nous reconnaissons bien la souche rapportée de l'angle guignard. Nous reposons délicatement la ligne en bordure de la petite anse et décidons d'un commun accord de faire une sieste bien méritée.



1h30 min plus tard, en pleine sieste, un léger départ en retour se fait entendre sur une ligne posée sur la bordure d'en face. C'est mon tour et il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre l'embarcation qui nous emmènera vers un troisième beau poisson. Une deuxième commune un peu plus épaisse que la première: le peson mettra fin au suspens:10.5 kg.
Il est un peu plus de 17h00 et en moins de 5h00, nous venons de prendre 35 kg de poissons.
A ce moment, nous pensons être bien classé au classement provisoire. Les organisateurs nous le confirmeront lors de leur passage en bateau en quête de résultats car aucune autre carpe n'a été prise à ce moment de la compétition..

Confiant après cette période faste, nous nous couchons avec plein d'optimisme pour le reste de la session.
Et bien non!!!! la nuit fut très calme et surtout très froide (autour de - 2°C) . Le matin se lève enfin et le soleil est le bienvenu pour réchauffer l'intérieur du biwy. Nous décidons de replacer toutes les lignes sur les bordures et de quitter ainsi les profondeurs de lac. Nous attendons avec impatience les chaleurs de l'après midi qui nous a permis de réaliser une belle pêche la veille.
Et bien non!!! Là encore, les carpes ne réitèrent pas la même activité que la veille. En soirée, le passage des organisateurs ne nous remonte pas plus le moral car pas mal d'équipes ont maintenant touché du poisson et nous talonnent.



La nuit tombe vite et c'est avec moins d'entrain que nous nous glissons dans les duvets.
Vers 22h30, un départ nous réveille en sursaut. Matthieu ferre dans le vide. la carpe s'est mal piquée. Dommage, on aurait pu consolider notre avance. Le reste de la nuit fut très calme.

Le matin, nous décidons d'arrêter la pêche un peu plus tôt que prévu pour profiter du rassemblement des pêcheurs au QG. Les résultats de nos 5h00 de pêche nous permettent tout de même de finir premier, les deuxièmes avec 25kg de poissons étant nos voisins les plus proches.Il semble malgré la chance qui était de notre côté de weekend que le choix du secteur était le bon à cette période de l'année.



Aussi, nous remercions vivement tout le travail du collectif qui nous a permis de goûter à la pêche de nuit sur une étendue d'eau interdite normalement. Un seul bémol: l'objectif de faire rencontrer les carpistes les plus chevronnés a été limité par l'éloignement des spots de pêche: pour se rencontrer et discuter, c'était assez complexe pour tout le monde.

En espérant vivement qu'ils rééditeront ce type de rencontre sur une nouvelle étendue vierge de PDN l'année prochaine.....

jeudi 28 février 2008

apremont: des doutes et des succès

Nous venons à peine de finir une nouvelle saison de pêche que nous pensons déjà à remplir le calendrier carpe 2008. La tâche est compliquée: s'entendre avec nos femmes respectives pour grignoter le maximum de weekends pêche sans qu'elles se sentent délaissées. Dur programme!!!
Dans nos choix de destinations, un nom revient sans cesse: le barrage d'Apremont.


Nous avons découvert ce lac au mois d'avril lors d'une première session sur le célèbre poste "la citadelle". Pour notre première session, nous avons amorcé pendant plusieurs jours à la bouillette et pellets. Malgré un temps magnifique pour la saison, aucune carpe ne se manifesta durant la partie. Par contre, nos appâts ont été très efficace pour capturer en nombre les poissons chats conquis en masse sur notre amorçage.
Tous les postes, toutes les bouillettes même les plus dures furent attaquées en un rien de temps pas ces hordes de matous. Seule la noix tigrée tenait bon mais n'attirait tout de même pas nos chers cyprins. D'ailleurs, après une première nuit fatigante réveillé par des bips intempestifs toutes les demi heures, je vous assure qu'aucune bouillette n'était eschée pour la deuxième nuit.


Malgré un réconfort modeste comme quoi tous les autres pêcheurs se trouvaient avec le même palmares à la fin du weekend, cette première session fut un échec total.

Fin mai, les poissons sont sur la fin de la fraie. Cette période est souvent de bonne augure car les carpes ont besoin de reprendre des forces. Nous décidons de ré attaquer en queue de lac sur le même poste que précédemment. Cette fois ci, nous ne ferons pas les mêmes erreurs: pas d'amorçage préalable, nous abandonnons les bouillettes aux noix tigrées qui se révèlent indifférents aux yeux des matous. Nous essayons tout de même une nouvelle bouillette qui d'après certains n'attire pas nos indésirables. Les lignes seront tendues sur les spots identiques à notre pêche du mois d'avril.
20h00 nous sommes comme souvent en plein repas quand un départ fulgurant se produit sur une de mes cannes. Une jolie commune de 8 kg. Durant ce weekend, ce premier poisson sera suivi par 7 autres de tailles modestes dont une belle petite boule miroire de 8.7 kg. Pas de gros poisson pour le moment mais un résultat en nette amélioration par rapport à la session d'avril.
Aussi, nous avons découvert une bouillette très attractive pour les carpes et qui n'intéresse pas les poissons chats.


Mi-septembre, nouvelle session sur ce lac. Nous espérons toucher du poisson et du beau si possible. En aout, une maladie fatale a atteint une large partie de la population de poissons chats du lac laissant pendant plus d'un mois des milliers de cadavres gisant sur les berges: Heureusement, cette épidémie causée par la chaleur et la surpopulation de l'espèce affecte uniquement ce poisson.
Pour cette session, était convié un collègue avec son beau père et beau frère qui s'initiaient à la pêche de la carpe. Nous pêchons les mêmes postes avec un amorçage à base de noix tigrées broyées. La pêche va nous réussir avec pas moins de quinze départs et treize poissons sortis. Là encore, la moyenne des poissons est très faible: pour dire, le plus gros poisson n'est autre qu'une miroire ne dépassant même pas les 10 kg. Nos trois amis ont eu encore moins de chance que nous car ils feront trois départs sans aucune sortie.



Novembre, cette période de l'année (les premières gelées) est plus particulièrement prolifique à la pêche de gros poissons. Nous attendons le dernier grand week-end de l'année pour passer deux nuits sur la rivière le Lay . La première nuit étant improductive sur le bief, notre légendaire patience nous amène à quitter la rivière pour revenir sur le barrage. Il fait beau mais froid avec un vent du nord assez soutenu. Le niveau d'eau est assez bas pour la saison et nous décidons avec Matthieu d'abandonner la queue du lac qui se situe en plein vent pour découvrir un secteur plus prometteur. En faisant le tour du lac, nous découvrons que le lac est surpêché ce week-end car pratiquement la totalité des spots sont déjà occupés et seulement 3 poissons ont été sortis sur l'ensemble du lac.

Après une première nuit infructueuse et un moral au plus bas, nous nous arrêtons un moment: "Que faisons nous?"
" On tente un coup de poker?"
"Oui mais comment et où peut on jouer?" .
Nous élaborons alors une stratégie inverse de la logique habituelle. Vent du nord rien ne mord! et bien nous pêcherons en plein vent. Le niveau d'eau baissant, les poissons ont tendance à remonter vers le barrage! et bien nous pêcherons en queue de barrage. Les poissons ont tendance à se trouver plus en profondeur lorque les eaux refroidissent! et bien nous pêcherons dans très peu d'eau. un véritable coup de poker avec une faible probabilité de toucher le jackpot!
Revenu donc en queue de barrage, nous observons au loin quelques sauts de petites carpes. Ouff elles sont là. Nous nous dépêchons de tendre les lignes avant que la nuit tombe.Nous pêchons les abords du lit de la rivière (1.10 m max) ainsi que les zones envasées très peu profondes( 0.6 m max). Et ça paye!!!
Nous enregistrons tout de même cinq départs cette nuit là pour trois poissons sortis. Rien d'exceptionnel mais vu le contexte des prises du week-end, on s'en sort plutôt bien. Aussi, nous continuons de grimper légèrement dans les poids des poissons. A 3h00 du matin, alors que nous replacions une ligne après avoir épuisé une petite miroire de 7.5 kg, deux légers bips nous interpellent. Puis deux minutes plus tard encore deux autres. matthieu décide de ferrer et m'annonce une mauvaise nouvelle: "rien, il y a rien au bout! Attend! ah si il doit y avoir une brème ou un poisson chat! je ne sais pas mais c'est vraiment léger! pas besoin de prendre le bateau"
Au bord, nous épuiserons une belle miroire de 11.4 kg que nous avons dû déranger dans sa phase de digestion. Enfin, nous dépassons la barre des 10kgs sur ce lac. On commençait à ne plus y croire.

Le week-end suivant, nous avons prévu deux nuits de pêche sur le lac. Le niveau d'eau a encore baissé de trente cm et la température a chuté. Rien de mieux. Nous nous présentons sur le même secteur que la semaine précédente. Les nuits froides prévues pour ce week-end ont convaincus les derniers carpistes estivants à rester au chaud devant la cheminée. Il est tard quand nous arrivons le vendredi soir et c'est dans le noir que nous déposons nos huit lignes. Nous appliquons une stratégie identique à celle qui nous a réussi le week-end dernier.
Cette première nuit, nous ferons une petite miroire de 7 kg suivi d'une petite commune de 6.5 kg . La journée suivante sera très calme. Le soir, nous prenons le temps de savourer une très bonne pizza que Julie nous a chaleureusement emmenée au bord de l'eau. La saison étant de rigueur, il est 20h00 et nous sommes déjà couchés.
La deuxième nuit sera à l'identique de la première. Vers 23h00, un premier départ nous réveille en sursaut et après un beau combat digne d'une grande, une jolie commune de 8 kg glisse dans l'épuisette. Puis plus rien...


Un détecteur vient de sonner. Dans les vapes, Matthieu se lève le premier. Il est presque 6h00 du matin. C'est la ligne posée dans le lit de la rivière près de la berge d'en face qui a bougée. Le fil se détend encore un peu et Matthieu empoigne la canne.
"Elle est au bout !!!"
Nous commençons à remonter vers le poisson en bateau:
"alors?"
"ça n'a pas l'air gros "
" ne me refais pas le coup de la brême!!!"

Arrivé juste au dessus du poisson, celui ci commence à réagir et combat de plus en plus bel. L'adrénaline monte et dans ces moments là,on oublie vite la fraîcheur de la nuit: nous venons de prendre une des très grosse miroire du lac. Un poisson allongé de18.4 kg qui constitue modestement notre nouveau record.


Nota: vous remarquerez que cette année, alors que nous partageons chaque départ, qu'il débute et que je lui ai tout appris, Matthieu a l'arrogance de sortir 4 poissons sur les 5 de plus de quinze kg que nous avons sortis. D'ailleurs, au moment ou j'écris cet article, nous revenons d'une première session de février ou Matthieu a déjà sorti un fish de 15+ .
Fais chier quand même celui là!!!

dimanche 20 janvier 2008

Stratégie payante sur cabanac.

Vendredi 05 Octobre 2007, 7h00 !

Matthieu est déjà arrivé alors que, pour ma part, je suis à peine levé. Hé oui... Jamais en retard pour une partie de pêche, il est alors, je crois, encore plus excité que moi à l'idée de combattre ces nouvelles adversaires Lotoises.

Pourtant, nous sommes sûrement plus fatigués qu'à l'habitude car, cela fait maintenant plus de trois semaines que nous préparons cette session. A l'occasion, Sandrine a d'ailleurs généreusement cuit et broyé près de quinze kilos de tiger nuts : "Vous avez interêt à tout utiliser sinon je vous fait bouffer le reste" (Ha... la patience des femmes enceintes !).

Finalement, il est temps de partir. Le break archi plein de Matthieu muni, pour l'occasion, du coffre de toit, a bien du mal à passer le portail surélevé. Le GPS nous annonce alors, près de sept heures de route pour arriver au camping du lac. Après un premier arrêt café et un deuxième plutôt "entrecôte" afin de savourer notre dernier repas dit "équilibré" (avant l'entâme d'une semaine de plats préparés), nous arrivons vers 14h00 à notre destination.

Au camping, seule Françoise est présente: "la pêche est très difficile depuis l'enduro", nous signale t'elle ; "seul un poisson a été pêché depuis le début de la semaine sur le secteur de Cabanac. D'ailleurs, quelques courageux pêcheurs d'outre-manche sont capots depuis plus d'une semaine aux peupliers".
Malgré ces quelques informations peu encourageantes, nous décidons de rester sur la baie car de gros orages sont en train de monter dans notre direction et le niveau d'eau risque donc de remonter dans la nuit.

Les spots clefs étant déjà pris, nous optons pour un poste qui a réussi à faire du poisson durant l'enduro. Ce poste est souvent occupé vu les nombreuses poubelles laissées par les pêcheurs ! Hé oui... Ne nous mentons pas ; tant que nous, carpistes, continueront de salir les berges de cette façon, la PDN n'est pas prête d'ouvrir sur l'ensemble du domaine public.

Côté pêche, l'ancien lit du Lot approchant les 8 m de fond se situe à environ deux mètres de notre bordure puis, remonte tranquilement sur une centaine de mètres pour atteindre un haut fond envasé de soixante centimètres.

Nous avons à peine le temps d'installer le bivie que l'orage vient de nous rattrapper et mettre en "standby" une bonne partie de notre après-midi. La pluis diminuant enfin, nous disposons les cannes de façon à pêcher à toutes les profondeurs et ainsi, nous permettre d'aborder une stratégie payante à partir du lendemain.

La première ligne est posée à moins de 2 m de notre bordure, à l'entrée d'une mini baie. Quelques poissons, de taille moyenne, commencent à sauter ( la pluie ayant sûrement ouvert l'appétit de nos chers cyprins !). Or, comme vous le savez tous, lorsque les carpes sautent à Cabanac sur votre poste , il faut en profiter et vite ! Matthieu pose donc la troisième canne sur le rod pod quand un départ ultra violent nous ramène à la réalité. Je récupère la canne de justesse avant qu'elle ne suive ma combattante. Un premier beau combat s'en suit et une petite linéaire de 9.3 kg nous récompense.

Nous sommes le premier jour et seulement après 30 min de pêche, nous sommes déjà sorti du capot. Si la nuit continue à ce rythme là, cette session promet d'être vraiment terrible.

Hé bien... pas du tout ! Ce sera le seul poisson que nous ferons cette nuit là !

Au petit matin, tous les pêcheurs situés en amont sur la baie de Lous abandonnent la partie. Il fait un grand soleil et nous prenons le temps d'observer la surface. Toute la nuit durant, nous avons entendu des sauts, un peu plus en amont et le ballet, concentré sur à peine un hectare, commence à nous faire perdre patience. Il faut qu'on bouge !

Nous déplaçons donc tout le matos en bateau en un temps record. En effet, une fois libérés, les postes s'avèrent rapidement repris sur Cabanac. En passant en bateau sur la zone propice, nous découvrons plusieurs carpes en surface et de belles tailles ! Il est 12h00, nous prenons le temps de savourer notre repas en observant l'activité. Plusieurs sauts au fond d'une couarde nous intriguent de plus en plus. Est-ce des sauts de poissons blancs ou des marsouinages ? Il est temps d'élaborer un nouvelle stratégie. La pêche proche du lit de la rivière n'ayant donné que de piètres résultats, nous pêcherons,cette nuit, différemment.

Avant de poser les lignes, je convaincs Mattieu d'aller explorer cette mystérieuse couarde. Pour y accéder, il faut passer un haud fond ou l'écho indique seulement 0.2 m de fond. Je suis obligé de me positionner tout à l'avant du pneumatique pour éviter que le bateau ne frotte ou que l'hélice s'abîme sur le fond. Cet obstacle passé, une légère pente nous ramène à des profondeurs plus singulières autour de 0.6 m. Et là... nous découvrons d'énormes cratères dans la vase ! C'est un véritable champs de mines ! "Regarde!!!" Je me retourne. Matt me montre du doigt un épais nuage de vase suivi d'une belle commune qui n'a pas apprécié le dérangement. "C'est ici qu'il faut tendre les lignes". "On y arrivera pas, ce n'est pas la peine, avec ce haut fond les hélices nous détruiront les lignes à chacun de nos passages". Il ne m'a alors fallu que le temps du trajet retour pour faire changer d'avis Matthieu !

La pose des lignes fut fastidieuse mais finalement à 15h00, toutes étaient posées.

Une première ligne était donc sur la bordure, alors que deux autres, rejoignaient la zone d'une profondeur de 1m10 où s'était concentré le ballet aquatique le matin même. Une 4ème canne se trouvait dans le lit et une 5ème dans la cassure de celui-ci. La 6ème ligne fut posée au niveau de la pointe aux cygnes et enfin les 2 dernières, furent délicatement posées dans un cratère derrière le haut fond dans 50 cm d'eau et de vase. Au passage du haut fond, les fils se trouvaient entre un tambour de machine à laver et un énorme tronc d'arbre !! Nous n'avions pas le choix, il allait falloir être extrêmement vigileant si jamais un rush venait à se produire !

Sur la berge, nous disposons des backs leads sur chacune des lignes contraignant celles-ci à reposer sur la vase du haut fond. En amorçage, une ligne sur deux est eschée de noix tigrées équilibrées posés sur un tapis de graines broyées et les autres lignes sont eschées de bouillettes maisons équilibrées.

16h30, un des détecteurs à Matt hurle.

Le poisson a mordu sur une bouillette derrière le haut fond.

Canne en main, Matthieu est obligé d'attendre qu'on puisse s'approcher de la zone avant de ferrer. Les obstacles passés brillamment (si, si, c'est vrai !), le combat peut alors commencer. Le poisson n'a pas envie de se rendre et offre de jolis rushs. Le peu de profondeur handicape cependant son énergie et c'est avec "assez de facilités" que nous épuisons cette superbe commune. Le constat est sans surprise : Matthieu vient de pêcher son premier poisson de +15 kg et en plus, c'est une commune ! Sur la berge, la pesée confirme notre estimation : 17.3 kg tout en long. Nous explosons de joie. Qui aurait pu croire que ce spot offrait de si belles sauvageonnes? Une fois le poisson photographié puis relâché dans son élément, le ligne est rapidement remise en place.

18h30, nouveau départ !

Maintenant, c'est la canne posée dans la zone intermédiaire à 1.10m qui part. Une nouvelle commune de 12.9 kg, qui a succombé aux bouillettes, rejoint l'épuisette. L'activité est bien présente et... pour le moment, nous seuls en profitons !

Il est maintenant 20h30. Nous buvons un bon café chaud en écoutant l'hymne national de la France à la radio. C'est effectivement le plus grand match de rugby de la coupe du monde qui s'annonce : France/Nouvelle Zélande. Les pauvres all-blacks n'ont pas même le temps de terminer leur hymne, qu'un détecteur décide de couper court leur fameux Hakka !

Nouveau combat en perspective sur une canne posée derrière le haut fond. Malgré l'obscurité, nous passons les obstacles sans trop de difficultés. Matthieu maîtrise le combat avec sang froid, et on gagne le match. Verdict: 15 kg de muscles. Deuxième gros poisson et victoire de la France. La soirée est parfaite !

Deuxième matinée, le réveil est difficile. La nuit passée nous a offert 3 autres poissons dont les poids atteignent respectivement 12.9 kg, 14kg et 14.6 kg. Notre stratégie s'avère donc payante. Aucun poisson n'a cependant été pris près du lit. Toutes les carpes ont été prises dans des zones peu profondes et sur du substrat mou laissant sur leur passage de belles traces de leur groin.

Il nous reste encore assez de force pour immortaliser cette inoubliable nuit en photo.

La journée, il fait extrêmement chaud et le niveau de l'eau descend. Les sauts de carpes ont cessés et seule une bonne douche nous redonne de l'énergie pour attaquer la soirée. Au camping, nous apprenons que nous sommes les seuls à avoir fait du poisson. Les autres pêcheurs sont tous capots. Nous savourons donc cette différence mais relativisons tout de même... si nous avions pêché la baie de Cabanac comme elle se pêche traditionnellement, nous serions nous aussi capots ! Donc... Coup de poker gagnant pour le moment !

Nous abordons la troisième nuit sereinement.

Les lignes ont toutes été déposées sur les zones "propices" laissant de côté le lit et ses bordures. Nous ne ferons que deux départs cette nuit là : une belle qui décroche et un dernier poisson de 15.5 kg.

Ainsi, nous avons profité du meilleur de ce que le lac pouvait nous offrir en cette période : 8 poissons dont 3 de +15 kg et une moyenne générale proche des 14 kg .

Nous décidons donc de stopper la pêche sur la baie pour tenter un nouveau lieu mythique : la rivière Lot et ses poissons aux combats impressionants.