jeudi 22 mai 2008

Session solo sur un lac de Vendée.



Depuis le mois de Février, je n'ai guère eu le temps de m'adonner à ma passion favorite.

Et pour cause... je viens d'avoir un petit gars.

Clément est né le 20/03/08 : le jour du printemps et surtout... du signe astrologique du poisson!

Si ce n'est pas un signe ça ? Bon, je ne vais pas commencer à lui bourrer le mou mais je vous promet de faire le nécessaire pour lui transmettre ma passion. Pour l'instant, il occupe pas mal de mon temps, et le temps qu'il me reste, je m'organise pour aller au bord de l'eau.



Depuis sa naissance, nous avons fait, avec Matthieu, trois sessions de pêche :
  1. Le deuxième week-end d'Avril, nous avons commencé par une pêche "éclaire" d'une nuit sur le barrage d'Apremont qui s'est soldée par la prise d'une belle commune de 12 kg. Effectivement, 1 poisson, ça peut paraître ridicule mais nos malheureux voisins en étaient déjà à leur cinquième nuit consécutive sans la moindre touche !
  2. Le 18/04/08, nous voilà partis en Bretagne sur le lac de Ploërmel pour une pêche de 72h00. Arrivés sur le poste aux environs de 20h00 ; il pleut et vente avec quelques rafales annoncées à plus de soixante km/h. Rien de dramatique c'est vrai, mais ce n'est pas franchement agréable. Jusqu'au lendemain 20h00, nous n'aurons pas une minute de répit : vent et pluie sans arrêt ! Côté pêche, nous ne sommes pas plus rassurés. La pluie et les températures froides ne doivent pas mettre en bouche nos dames favorites. Effectivement, nous n'en verrons pas une seule du week-end. Les seuls départs que nous ayons eu furent le seul travail de "Germain le ragondin" qui coupa net quatre lignes . A noter : nous pêchions à près de 250 m et les fils venaient tout juste d'être changés... Imaginez les dégâts et la frustration !
  3. Fin avril, nous opérons sur une pêche de soirée sur le barrage de Moulin Papon. Comme le lac n'est pas à plus de 10 min de mon travail, j'ai amorcé la veille les postes concernés. En quatre heures de pêche seulement, nous réalisons 5 départs, dont trois poissons qui arriveront jusque dans l'épuisette. D'ailleurs, vous ne verrez pas la photo du plus gros poisson, à savoir une commune de 12 kg qui nous a, littéralement, "abandonné" en s'enfuyant du tapis de réception lors de la séance photo ! Nous ne sommes pas fiers...


Et voila, nous arrivons maintenant dans la période de mes congés paternité. Quelle belle évolution pour nous, pères pêcheurs, qui pouvons profiter de pêcher tranquillement alors que tous les autres bossent! Bien sûr, comme se plait à me le rappeler ma petite femme, ce n'est évidemment pas là, la fonction première de ce congé mais n'empêche que... ça aide !!

Avec le week-end de la pentecôte, synonyme aussi d'ouverture de la pêche du carnassier en Vendée, je décide de pêcher un plan d'eau public assez sauvage que très peu de carpistes fréquentent.

D'une large superficie, je décide de pêcher en queue du lac car les carpes sont en plein fraye. Je sais que cette eau est difficile à pêcher habituellement et vue la période, ce n'est pas gagné. De plus, un passage furtif sur un lac de barrage voisin m'annonce un capot de cinq nuits alors que le poste est bon durant cette période. Pour la première nuit, Matthieu a réussi à m'accompagner alors qu'il se rend à un séminaire à Lyon le lendemain midi.



Nous arrivons sur le poste vers 12h00. Les cannes sont rapidement posées et à 16h00, nous sommes fin prêts. Il fait un temps orageux qui perdurera pendant les deux autres prochains jours. L'eau est très chaude, aux alentours des 22°C en surface. Des brèmes et gardons sont en train de frayer dans les herbiers et me rassurent dans le choix du poste. Nous pêchons principalement les bordures de la berge d'en face et la proximité d'arbres immergés. Grâce à la morphologie du poste, nous pouvons occuper près de 250 m de largeur sans gêner les autres pêcheurs du lac.

20h00 départ timide sur une canne placée à 2.5 m de profondeur à l'entrée d'une anse. C'est à mon tour de ferrer. L'utilisation du bateau n'est pas possible et je n'hésite pas une seconde à aller dans l'eau pour combattre le poisson. C'est une belle miroire de 10 kg qui rentre dans l'épuisette.
Heureux et confiants pour la suite de la session, le reste de notre soirée sera néanmoins très calme.


Le matin, Matthieu est obligé de partir très tôt pour ne pas rater son avion. A peine cinq minutes que je suis seul, qu'un départ retentit sur une ligne de bordure. Un beau petit mâle de 6 kg me réalise un beau combat. A peine glissé dans l'épuisette qu'un détecteur hurle sur la berge. Merde!!!! Je relâche immédiatement mon ôte et rejoins en catastrophe la berge. J'empoigne la canne. La carpe est souchée dans un arbre immergé. après quelque secondes de patience, celle ci arrive enfin à se libérer et c'est un petit mâle commune de 4.5 kg. Je n'ai pas le temps de replacer les lignes qu'un troisième départ me renvoie au dessus de l'eau. Malheureusement, je serai contraint de casser la ligne car je n'arriverai pas à la sortir des souches. Trois départs en une demi heure je suis satisfait même si c'est du petit poisson.
Le reste de la matinée sera chaude et ensoleillée mais sans poissons. Pendant le repas de midi, je ferai une rencontre peu ordinaire avec une martre qui passera devant moi à moins de deux
mètres. Il est très rare d'en apercevoir en pleine journée. Quelle chance!
La soirée s'annonce et l'activité reprend au bord de l'eau. Le poisson blanc continue de frayer, et les grenouilles accompagnées de canards colverts orchestrent une symphonie non mélodieuse. Vers 20h15, je sors une petite commune de 6 kg qui confirme les passages à heures régulières des poissons sur le poste.


A 2h00 du matin, un départ se produit sur la ligne à l'entrée de l'anse. Le poisson a l'air plus lourd que les premiers et c'est avec un taux d'adrénaline important que je combat le poisson du bateau. Au bout de quinze minutes de combats tout en puissance, la carpe se rend et rentre dans l'épuisette. Une belle miroire se dessine au fond de filet. Le peson indiquera 14 kg pour cette combattante que n'avait pas fini de frayer.


"Travailler un poisson en bateau la nuit permet de diminuer le taux de perte de poisson si quelques règles sont respectées. Il faut pour chaque canne définir un passage du bateau sans conséquence sur les autres lignes en place mais surtout d' assimiler la zone de combat: pour cela il faut connaitre par cœur la distance du poste, le passage du bateau pour atteindre cette zone, et discerner les différents pièges (souche rochers arbre immergés, herbiers...) Il faut aussi se rappeler de la position des autres lignes qui sont souvent facteurs de décrochage ou de fils enmellés dans l'hélice. Aussi, nous mettons pratiquement des back leads sur toutes les cannes. Comme nous ne pêchons que rarement des postes très accessibles, nous plaçons une lampe en face de l'amarrage du bateau. Nous n'avons rien inventé mais le fait de respecter ces règles nous a permis maintes fois d'échapper à la frustration."


Au petit matin vers 8h00, à l'heure tant attendu du premier passage de la journée, une belle petite boule miroire de 7.5 kg pointe timidement sa nageoire avec une touche à revenir. Elle égalise parfaitement le nombre de départ entre les deux sortes de bouillettes avec las quelles je pêche: mixe amélioré de la marque Mainline pour une et Big Carp pour la deuxième.


Après une matinée chaude et pluvieuse, la fin de l'après midi sera plus ensoleillé mais l'activité dans les herbiers a disparu. La nuit sera beaucoup plus calme que les deux précédentes. Pas de grenouilles, de canards, de chants d'oiseaux! Même les insectes ont désertés mon abri qu'ils occupaient depuis deux jours. Le plan d'eau est calme, très calme même trop calme. Pourtant vers 5h00 du matin, le bruit d'un détecteur réussi à me sortir du sommeil profond pour une mini carpe de 3kg. Ce plan d'eau est pourtant bien peuplée en beaux poissons mais ce seront les plus modestes qui sauveront la pêche.
Je ferai encore deux autres départs dans le début de matinée avec à la clef deux casses dans des grosses branches immergées.


Avec dix départs et sept poissons à l'arrivée dont un joli de 14kg, cette session m'aura offert ce que je venais chercher: des paysages magnifiques, une faune sauvage et une montée d'adrénaline sur un poisson même si modeste soit-il qui m'a livré un combat digne de sa grande sœur. La session terminée, j'ai hâte de retrouver ma femme et mon fils qui sans le savoir vient déjà de m'offrir un beau cadeau: les congés paternités.

samedi 10 mai 2008

rencontre du collectif carpe 85

La fédération de pêche de Vendée comporte plusieurs associations dont celle du collectif carpe ayant pour mission de promouvoir notre pêche dans le département. c'est dans ce but précis que les membres du groupe ont organisé un enduro gratuit et ouvert à tous les carpistes courageux d'affronter le froid du mois de février sur les abords d'un lac interdit à la PDN dans le 85.

Le dernier weekend de février étant retenu,c'est le barrage de la Vouraie qui a le privilège d'accueillir pour une première fois quelques quinzaine d'équipes lors de cette manifestation.
Le choix des postes reste libre et ce n'est sans grande surprise que nous apprenons à notre arrivée que plusieurs équipes sont déjà en place depuis la veille au soir. Certaines équipes aussi ont amorcées leur coup en avance pour améliorer leur chance de prendre du poisson (ça c'est pas fairplay).



Nous pensons que le soleil et la chaleur annoncés pour ces 2 jours devraient faire descendre le poisson là où l'eau se réchauffe le plus vite. c'est à dire en eau peu profonde.Notre choix se porte donc en queue de lac sur un poste que nous avons déjà observé cet été(voir article précédent). Ce poste est de plus assez accessible en voiture, accommodation indispensable pour ce weekend-end car il faut que je puisse rejoindre ma femme rapidement si un heureux évènement viendrait court-circuiter la pêche. Matthieu part en bateau alors que j'emmène ma voiture proche du lieu. Il faudra plus d'une demi heure pour que matt arrive à destination. D'ailleurs celle ci a changé à la dernière minute car une équipe est déjà en place sur le poste que nous voulions aborder. Nous nous poserons seulement à une centaine de mètres d'eux pour ainsi pêcher en face d'une petite couarde.

9h00 Le départ de la rencontre étant à 12h00, nous prenons notre temps de bien sonder la partie du lac qui nous est offert. L'eau est à 8°C. Nous déposons la moitié des lignes sur la bordure d'en face et l'autre aux abords de l'ancien lit à 7 m de profondeur.
L'amorçage est réduit à quelques pellets de 8mm accompagnés de bouillettes émiettées de bonne constitution.



Il fait très chaud et c'est en tee-shirt que nous aborderons l'après midi. Après le repas, nous commençons une discussion entre passionnés avec nos voisins quand j'entends au loin un bruit suspect. je décide d'abandonner la discussion pour me rapprocher de mes cannes. Un détecteur est en train de hurler à mort et je pique un sprint de plus de 100m pour enfin ferrer le premier poisson. Le combat se continue en bateau et c'est après plus de 15 min que la belle décide de se rendre. Un poisson magnifique, tout en puissance de 9 kg.
Nous sommes super heureux car vu la saison et le cheptel de ce lac, nous pensions avoir plus de chances de faire un capot que le contraire. Et bien non!!!!

15h00 Nous sommes encore en train de discuter avec nos voisins. Un léger bip se fait entendre suivi d'un deuxième puis d'un troisième. Une fois arrivé essouflé au poste, un indicateur est complètement descendu. Matthieu prend la canne, et commence à reprendre du fil:
"il n'y a rien"
"Ah si mais ça vraiment pas l'air d'être lourd; peut être une brème" me lance t'il.
La dernière fois qu'il m'a parlé d'une brême, c'était une carpe de + 18 kg au bout de la ligne.
A quelques vingtaine de mètres de la bordure, nous n'imaginons toujours pas la corpulence de la bête qui rentre dans l'épuisette sans broncher. verdict une belle boule de 15.100 kg. Nous reconnaissons bien la souche rapportée de l'angle guignard. Nous reposons délicatement la ligne en bordure de la petite anse et décidons d'un commun accord de faire une sieste bien méritée.



1h30 min plus tard, en pleine sieste, un léger départ en retour se fait entendre sur une ligne posée sur la bordure d'en face. C'est mon tour et il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre l'embarcation qui nous emmènera vers un troisième beau poisson. Une deuxième commune un peu plus épaisse que la première: le peson mettra fin au suspens:10.5 kg.
Il est un peu plus de 17h00 et en moins de 5h00, nous venons de prendre 35 kg de poissons.
A ce moment, nous pensons être bien classé au classement provisoire. Les organisateurs nous le confirmeront lors de leur passage en bateau en quête de résultats car aucune autre carpe n'a été prise à ce moment de la compétition..

Confiant après cette période faste, nous nous couchons avec plein d'optimisme pour le reste de la session.
Et bien non!!!! la nuit fut très calme et surtout très froide (autour de - 2°C) . Le matin se lève enfin et le soleil est le bienvenu pour réchauffer l'intérieur du biwy. Nous décidons de replacer toutes les lignes sur les bordures et de quitter ainsi les profondeurs de lac. Nous attendons avec impatience les chaleurs de l'après midi qui nous a permis de réaliser une belle pêche la veille.
Et bien non!!! Là encore, les carpes ne réitèrent pas la même activité que la veille. En soirée, le passage des organisateurs ne nous remonte pas plus le moral car pas mal d'équipes ont maintenant touché du poisson et nous talonnent.



La nuit tombe vite et c'est avec moins d'entrain que nous nous glissons dans les duvets.
Vers 22h30, un départ nous réveille en sursaut. Matthieu ferre dans le vide. la carpe s'est mal piquée. Dommage, on aurait pu consolider notre avance. Le reste de la nuit fut très calme.

Le matin, nous décidons d'arrêter la pêche un peu plus tôt que prévu pour profiter du rassemblement des pêcheurs au QG. Les résultats de nos 5h00 de pêche nous permettent tout de même de finir premier, les deuxièmes avec 25kg de poissons étant nos voisins les plus proches.Il semble malgré la chance qui était de notre côté de weekend que le choix du secteur était le bon à cette période de l'année.



Aussi, nous remercions vivement tout le travail du collectif qui nous a permis de goûter à la pêche de nuit sur une étendue d'eau interdite normalement. Un seul bémol: l'objectif de faire rencontrer les carpistes les plus chevronnés a été limité par l'éloignement des spots de pêche: pour se rencontrer et discuter, c'était assez complexe pour tout le monde.

En espérant vivement qu'ils rééditeront ce type de rencontre sur une nouvelle étendue vierge de PDN l'année prochaine.....