mercredi 18 février 2015

nos rivières délaissées de Vendée 2:

Mi-octobre, les premiers froids sont enfin arrivés. Cela fait deux semaines que les  carpes se réalimentent suite aux échos de pêches fructueuses des lacs de barrage Vendéens. Nous avons deux nuits de pêche consécutives et espérons bien participer à cette frénésie: le bon endroit au bon moment. 


"Une parenthèse: Notre absence au bord de l'eau et les questions que nous nous posions avant l'arrêt nous a confirmé cette vision; la pêche de la carpe n'a pas tellement évoluée techniquement depuis trois ans. Pa contre, les pêcheurs ont évolués significativement, effet sûrement des nombreux forums et vidéos diffusées sur le net: Il n'y a plus ou très peu de novices au bord de l'eau. Tous les carpistes utilisent des bas de lignes en fluro, des hameçons de taille supérieure à 6 et des bouillettes de qualité. Tous les fabricants qui d'ailleurs sont de plus en plus nombreux, mettent sur le marché des bouillettes de qualité. Même les marques bas de gamme de l'époque comme Décath qui faisaient rires un bon nombre de carpistes fabriquent maintenant des appâts tout à fait concurrentiels. Les 'grosses pêches'ne dépendent alors plus ou très peu du niveau du pêcheur en lui même mais surtout du bon moment au bon endroit. Si on veut réaliser de belles pêches aujourd'hui, Je pense que 80% des facteurs de réussite dépendent du lieu et du moment choisi; on a beau être le plus expérimenté des pêcheurs, on ne fera pas de pêche si les carpes ne sont pas dans la zone d'alimentation et qu'elles n'ont pas envie de manger. Le 20 % restant est la capacité du pêcheur à profiter de cette situation. C'est ma conviction!"


Retour à la session, Nous portons notre dévolue sur un lac de barrage . Le lit de la  rivière initiale de 4.5 m de profondeur se situe à une trentaine de mètres du bord, suivi par une pente douce sur une cinquantaine de mètres.
C'est très rare mais vue l'immensité du poste, les 8 cannes seront déposées. Le vent d'ouest est bien présent et la température a baissé significativement depuis quelques jours. Nous sommes un dizaine de pêcheurs sur le secteur mais aucun de nous sortira le moindre cyprin cette nuit là. Même les poissons chats hyper actifs sur ce lac n'ont pas dérangés nos appâts.

Le matin, nous nous levons donc avec un sentiment étrange: ' le bon endroit au bon moment?', ce n'est pas là. Après une réfléxion rapide sur les statistiques de sortir un poisson durant la deuxième nuit et changer d'endroit pour augmenter nos chances de captures, nous n'hésitons pas. Mais où aller?

"La rivière???" 
"ok on y va!".

On arrive en tout début d'après midi sur le poste. Cela fait deux ans que nous avons délaissées la belle mais exceptée un encombrement encore plus important, sa magie opère toujours. Connaissant bien les lieux, les 4 cannes pêchent rapidement. Il fait plus de 25 °c et la chaleur est insupportable. Nous pêchons proche des obstacles et je reste dans les starting-blocs. Je m'approche d'une des cannes quand l'indicateur se met à monter légèrement. Dans mon élan, je ferre immédiatement et ne laisse aucun répits à mon adversaire. La tension du combat est palpable: je sais que je tiens un poisson correct. Les secondes passent et la carpe ne s'avoue en aucun cas vaincue. Il reste encore deux branches immergées et enfin Matthieu l'emprisonne dans les mailles du filet.

12 kg de muscles tout en puissance: Certes pas un poisson record mais quand je revoie l'endroit d'où elle sort, une carpe de 20 kg en eau close ne m'aurait pas fait plus plaisir. Cette après midi, nous ne ferons pas plus de poissons mais cette solitaire endurcie a réussi à combler notre quête de souvenirs. Le bon moment au bon endroit.


Un mois plus tard, nous reprenons  le chemin de la rivière pour notre dernière pêche de l'année. Nous profitons d'un matin de libre pour repérer et amorcer en vue d'une session le week-end suivant. Consternation, le niveau d'eau a baissé de plus d'1.5 m et c'est avec désolation que nous parcourons le kilomètre qui nous sépare du poste. Il y a tellement d'arbres tombées qu'ils est difficiles de se frayer un chemin sans abîmer le bateau. Dans un article de 2011 , j'avais dénoncé l'état de certains biefs, qui par abandon de tout entretien des riverains finissent pas ne plus être praticables pour la pêche. Là encore, je ne veux pas donner de leçon a qui de ce soit mais c'est un état de fait.

Une semaine de pluie plus tard , la rivière a retrouvé son niveau plein. Arrivés sur le poste, notre stratégie d'amorçage  de la semaine précédente n'a servi à rien: les hots spots ne sont plus les mêmes et nous ne sommes plus sûrs du tout de l'activité des cyprins dans la zone.
On pêche à 4 cannes réparties entre une bande de nénuphars, une fosse de 3.5 m, un arbre immergé et un haut fond de 0.7 m environ. En amorçage, quelques billes autour de chaque canne accompagnées de chènevis. Il pleut énormément depuis que nous sommes arrivés. En pleine nuit, Matthieu m'alerte: "on a perdu le bateau". Accosté et sans attache, on n'avait pas estimé une possible montée des eaux en si peu de temps. L'adrénaline est à son comble et nous voici vers 2h00 du mat en train de courir les berges en recherche de l'embarcation. Par miracle ou par chance simplement, il s'est coincé dans un arbre immergé à la sortie d'un virage. Un saut bien préparé et réussi, le bateau est sauvé. Fin de l'escapade nocturne.


3h00 Départ sur la canne des nénuphars, Après quelques déboires de mélange de ligne et de branche, Matthieu sort une petite commune toute en longueur de 7.5 kg.

Vers 9h30 départ puissant sous l'arbre immergé. Je ferre mais le combat est déjà perdu d'avance, la belle connaissant les lieux mieux que moi. On retend les cannes et il faudra attendre 16h30 pour avoir une touche sur le haut fond. Le combat se fera en bateau au dessus de la fosse pour éviter tout risque de casse. Il n'y a pas à dire mais les carpes de rivières savent se battre. Enfin, la belle se rend et c'est avec stupéfaction, que je retrouve un deuxième hameçon dans la bouche, Cette commune peu farouche d'une dizaine de kg s'est repiquée une deuxième fois après avoir cassé le matin.
On remet sans attendre notre convive dans son élément. Alors à ce moment de la session, nous avons eu un doute sur la suite de la session. On venait de réaliser qu'on avait piqué seulement deux fishs différents. Et le doute se confirma; il n'y aura pas d'autres touches jusqu'à la fin de la session.



Pour notre année de reprise, cette petite rivière nous a donné sans aucun doutes nos plus fortes émotions non par la tailles des poissons mais pas leur combativité mais aussi pas le côté sauvage et non maîtrisable qu'elle dégage.